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Introduction
Au Sud-Est de la France dans la vallée de la Drôme à Soyans, on retrouve un producteur de grandes cultures et porcs en agriculture biologique. Après des études d’économie à Valence, Jordan Magnet a suivi le chemin de ses parents et s’est lancé dans l’agriculture sur ses terres natales.
La Drôme est un département pionnier en termes d’agriculture biologique et valorisation des produits en circuits courts. Jordan a fait le choix de se passer d’intrants pour gérer les 20ha de son exploitation de manière raisonnée. La qualité de ses produits est réputée dans la région.
Jordan cultive principalement du blé et de la luzerne sur ses terres en restant attentif à l’état de ses sols. Récemment, la production de fenugrec et lentilles vertes lui permet de diversifier ses revenus tout en intégrant les cultures dans ses rotations.
Une des spécificités de son exploitation est l’intégration de l’élevage de porcs de race Duroc et de brebis dans la gestion de ses parcelles.
Dans cet article, nous verrons comment l’exploitation est un exemple en terme de durabilité, synergie entre la grande culture et l’élevage tout en restant à taille humaine et adaptée à la géographie du territoire.
Élevage de porcs Duroc
Les porcs de race Duroc se distinguent par leur pelage rouge et leurs oreilles qui ont tendance à tomber. Ce sont des porcs de taille conséquente qui peuvent atteindre les 350kg (mâles). La race est originaire des États-Unis.
Dans son exploitation, les porcs sont élevés en liberté toute l’année et ils bénéficient d’un aliment riche, diversifié et biologique. Jordan est naisseur-engraisseur, les porcs sont ensuite envoyés à l’abattoir puis chez le boucher qui prépare les produits en respectant toutes les normes requises.
Récemment, Jordan a commencé à élever des brebis pour l’aider à entretenir les prairies, il lui en faudrait une cinquantaine pour couvrir efficacement son exploitation. L’avantage des brebis est qu’il peut utiliser les mêmes clôtures que pour ses cochons, cela est donc un argument important pour mieux gérer son temps.
Gestion durable de l’exploitation
L’intégration de l’élevage en rotation sur les 20 ha en grandes cultures est un point important dans le modèle de Jordan. En effet, les porcs et les brebis en s’alimentant sur certaines parcelles vont permettre d’activer les prairies notamment sur les champs les moins accessibles. Il y a une vraie adaptation à la géographie du territoire.
Cela va se traduire par une meilleure viande avec des animaux plus musclés et une alimentation saine diversifiée. L’entretien des prairies participe à la diversité écologique et à la bonne santé des sols.
De plus, cela présente aussi un gain économique sur les coûts d’alimentation pour ses animaux.
La rotation des grandes cultures avec des cycles comprenant de la paille, les légumineuses annuelles, la luzerne voire la lavande va aussi permettre à Jordan de réduire la pression des adventices (ou “mauvaises herbes”) et s’assurer d’une bonne gestion des sols en particulier les teneurs en matières organiques. Pour ce faire, les cultures comme la luzerne ont un rôle clé qui va permettre d’augmenter les niveaux d’azote et limiter l’appauvrissement et l’érosion des sols.
Jordan prévoit dans le futur de faire des analyses de sol plus précises pour mieux suivre l’évolution des propriétés physico-chimiques et mesurer l’impact de sa gestion au fil du temps.
Une commercialisation au plus proche du client
Le modèle de distribution et de commercialisation est simple: au plus proche des clients et consommateurs. Jordan commercialise ses céréales à la coopérative locale (Drômoise de céréales), sa luzerne à des négociants et directement aux éleveurs et ses lentilles sur les marchés (en vrac). Quant à la viande, elle est vendue sur les marchés, en épicerie voire dans certains restaurants gastronomiques qui recherchent des produits locaux de qualités supérieures. Pour finir, le fenugrec et la lavande sont vendus directement dans des laboratoires de transformation se situant à proximité de la ferme.
Depuis son installation, Jordan émet un revenu positif en croissance chaque année. La machinerie pour travailler les champs appartient aux groupes d’agriculteurs de la commune en CUMA (Coopérative d’Utilisation de Matériel Agricole) ce qui a facilité la reprise de la ferme sans investissements majeurs pour le moment.
Conclusion
Même si l’exploitation de Jordan ne comprend pas (encore) de serres, nous venons de voir un modèle durable et réplicable s’il est adapté à la géographie et au climat des zones rurales.
On parle d’un système en grande culture / élevage de taille modérée (15-20ha) à investissement faible qui permet une valorisation importante de ses produits notamment en circuits courts.
La gestion des cultures sans produits phytosanitaires était un critère important pour Jordan avant qu’il se lance, ce dernier voulait suivre une certaine éthique propre à l’image de l’agriculture drômoise.
Jordan Magnet jeune producteur bio drômois
Jordan Magnet
50 route du vieux village
26400 Soyans
FRANCE
Sources:
https://www.valleedeladrome-tourisme.com/producteur-local/jordan-magnet/
https://jadrome.wixsite.com/ja26/post/portrait-de-jordan-magnet